Avez-vous déjà vécu une situation où vous rencontrez quelqu’un et vous vous imaginez déjà en train de vous marier ? Puis finalement, vous réalisez que votre rêve, bien que très réel semble de pas correspondre à la réalité que vous vivez ? Vous seriez-vous peut-être un peu trop emballé ? Ne seriez-vous pas pris dans le cercle vicieux de la « situationship »1 ?

Et si aimer l’autre commençait par s’aimer soi-même ?

Et si l’autre n’était pas réellement la cause de cette situation, mais que l’origine venait plutôt de nous-même? Peut-être demandons-nous à un autre de combler un vide qui devrait être comblé par nous-même? Peut-être qu’avoir une relation saine, sans dépendance affective ou comportement d’évitement de l’intimité, n’est possible qu’en ayant au préalable une relation saine avec soi-même ?

C’est la vision qu’Anaïck Vaillant, Coach de vie et Thérapeute de couple, nous propose dans cet article.

Avant de définir ce qu’est une relation saine, essayons de comprendre d’où vient ce besoin de chercher à se sentir comblé par un autre ? C’est la qualité d’attachement que nous avons eu avec nos parents dans les premières années de notre vie qui va déterminer la manière que nous aurons adultes d’entrer en relations intimement.

L’attachement avec nos parents conditionne nos relations affectives « adultes »

La notion d’attachement se réfère à la théorie du psychanalyste anglais J. Bowlby (années 50) qui explique que ce sont les images mentales que l’enfant se fait de chacun de ses parents qui constitue une base de sécurité, lui permettant d’explorer le monde et de se constituer progressivement une bonne estime de Soi, liée à un sentiment d’efficacité personnel et de sécurité.

Si l’attachement a été sain, fiable, que nos parents ont répondu affectivement et de manière adaptée à nos besoins pendant notre développement, nous deviendrons alors des adultes « secure », c’est-à-dire à l’aise avec nous-mêmes, nos émotions et dans la relation.

A contrario, si l’attachement n’a pas été ressenti comme suffisamment sécurisant, dit « insecure », nous ressentirons alors une certaine forme d’anxiété et de méfiance envers les autres, notamment dans les relations qui nécessitent davantage d’implication émotionnelle – amicales et amoureuses.

Les 3 styles d’attachement « insecure »

1. Le profil anxieux-dépendant : le sentiment de vide intérieur le porte à rechercher constamment l’amour à l’extérieur, dans les relations mais aussi les compensations, addictions… Il fait beaucoup d’efforts pour être validé par les autres et cherche également une réassurance constante de l’amour de son entourage. Inconsciemment ou consciemment, il peut penser ne pas mériter l’amour. C’est le profil abandonnique – en référence à la blessure d’abandon.

2. Le profil anxieux-évitant : le sentiment de ne pas être digne d’exister, d’être invisible le pousse à se couper – se dissocier de ses émotions. Inconsciemment, il craint de les ressentir ce qui le rendrait vulnérable. Il cherche à se faire reconnaître par les autres, à « plaire » mais a du mal à s’engager dans les relations, intimement et à exprimer ce qu’il ressent ou désire, pas crainte de décevoir. Il se réfugie dans une analyse plutôt mentale qu’émotionnelle. C’est le profil qui a vécu la blessure de rejet.

3. Le profil ambivalent ou désorganisé : il a évolué dans certaines familles avec des troubles psychosociaux ou des histoires traumatiques. Ses sentiments et besoins ont été nié au profit d’une prise en charge de ses propres parents. Victime de phénomènes de « parentification » où le rôle parental s’est inversé, l’enfant devenant le parent de son/ses parent(s, ce qui a des conséquences graves dans sa construction émotionnelle et son estime de soi.

L’anxiété vécue dans l’enfance va se réveiller dans les relations affectives adultes conduisant les individus aux profils insecures à se protéger, en portant des « masques », qui faussent les relations et les rendent moins authentiques.

Comment vivre des relations saines ?

Il semble difficile de ne pas vivre de relation de co-dépendance, même avec un attachement secure, car la rencontre amoureuse met à nu et révèle profondément. Toutefois, plus nous sommes conscients de nos insécurités, plus nous pouvons en prendre la responsabilité. Ainsi, elles pèsent moins lourd sur la relation. L’autre ne peut pas combler le vide intérieur ressenti par l’insécurité de nos premières années de vie. Il revient à chacun de remplir ce vide d’amour par soi-même, en s’offrant à soi-même attention, priorité et amour.  

Il est fondamental que ce retour vers Soi se réalise par les deux partenaires conjointement. Cela favorise également l’ouverture aux autres et permet de s’accorder davantage de confiance. Il ne s’agit pas de changer l’autre pour le faire correspondre à nos critères, mais bien de s’accepter mutuellement comme nous sommes.

Cicatriser les blessures du passé favorise l’Amour Inconditionnel

Identifier et panser nos blessures nous permet avant tout de nous donner de l’amour individuellement. En effet, si nous nous aimons pleinement avec nos « ombres et notre lumière », il sera d’autant plus facile d’aimer l’autre de manière inconditionnelle. Ainsi, nous ne laisserons plus nos peurs conditionner notre vie et nos relations amoureuses. Nous ne tolérerons plus le non-respect de l’autre et nous arrêterons de nous illusionner sur ce que l’autre devrait faire ou dire pour nous rendre heureux. Nous accepterons notre partenaire tel qu’il est, et il fera de même.

Personne n’a le pouvoir de nous rendre heureux ! Nous seuls pouvons le faire. Pour cela, commençons par devenir notre priorité !

En conclusion

Le sentiment de paix et de joie est présent et accessible à chaque instant en nous-même. Quand nous le ressentons et vivons pleinement en Soi même, alors nous pouvons le partager avec un autre. Pour nous aider dans ce retournement, Anaick Vaillant en tant que professionnelle de la relation et du couple, nous invite sur le chemin de l’amour de Soi au travers des cinq langages de l’amour en commençant par apprendre à mieux communiquer avec soi-même. 2

Plus nous sommes conscients et lucides de nos peurs, plus il nous est possible de nous en libérer. Tant que nous en sommes « prisonniers », c’est difficile d’offrir le véritable amour sans condition à quiconque.

« Tout le chemin de la vie consiste à passer de la peur à l’amour » F.Lenoir

Et si vous commenciez maintenant !

  1. Le terme anglophone « situationship » fait référence à une situation ambigüe entre deux individus, qui n’ont clairement pas défini leur relation et attentes ↩︎
  2. D’après l’ouvrage de Gary Chapman ↩︎

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